Les effets du champ d’éoliennes offshore de la BPNS (Belgian Part of the North Sea) sur divers groupes zoologiques et habitats marins

Un collectif de scientifiques belges a analysé divers effets du champ d’éoliennes offshore de la BPNS (Belgian Part of the North Sea) sur divers groupes zoologiques et habitats marins.

Durant l’implantation des bases d’éoliennes par martelage, les bruits mesurés atteignent  et dépassent même 200 dB, c’est-à-dire un bruit supérieur à celui du décollage d’une fusée ARIANE. Pour des bruits de 175 et de 168 dB, il a été constaté que 99 % des morues placées à 75 m de la source sonore subissaient des dommages létaux (éclatement de la vessie natatoire, hémorragies internes, traumatismes de l’oreille interne). Ces effets létaux sont efficaces à l’intérieur d’un cercle de 750 m autour du point d’émission.

L’enfoncement d’un pieu de 5 m de diamètre provoque des bruits de 201 et 209 dB à 750 m provoque un éloignement total des marsouins (Phocoena phocoena) sur une surface de 2800 km². A 20 km de distance, 75 % des contacts avec les marsouins de la zone ont disparu.

Concernant les communautés d’invertébrés  benthiques présentes sur le site, une évolution est constatée sans que toutefois le rôle précis des bases d’éoliennes offshore ne puisse être statistiquement validé. Cependant si évolution il y a au niveau des espèces, elle ne peut s’expliquer que par des modifications au niveau de la composition granulométrique des sédiments en arrière des bases fichées dans les sols, donc de la courantologie à ce niveau. Les densités relatives des espèces benthiques et démersales ne montrent que très peu d’évolution sur les surfaces entre éoliennes, excepté pour les Plies (Pleuronectes platessa) dont la biomasse augmente. La seule explication plausible est une augmentation de la nourriture potentielle pour cette espèce résultant de l’arrêt des pêches commerciales sur l’ensemble du site, explication connue pour de nombreuses zones mises en réserve de pêche.

Il est démontré que les substrats durs artificiels sont nettement moins attractifs que les substrats naturels pour la faune fixée et qu’ils ne peuvent être invoqués comme argument positifs vis-à-vis de l’implantation d’éoliennes offshore. Les méthodes de lutte anti-fouling semblent être relativement efficaces à long terme.

Au niveau de la fréquence d’espèces d’oiseaux sur la zone occupée, étudiée par télémétrie, il apparait que certaines espèces d’oiseaux marins (Laridés) seraient plus abondantes alors que d’autres (Fou de Bassan, Mouette pygmée, Guillemot) montrent une nette  tendance à éviter le site. La zone étudiée étant sur les grandes voies de migration pour de très nombreuses espèces d’oiseaux non-marins, l’utilisation d’un radar a démontré l’existence de 2 pics de passages nocturnes  à des hauteurs comprises entre 100 et 300 mètres, c’est-à-dire à la hauteur des pales. Les impacts en mer ne peuvent être dénombrés car les oiseaux tués tombent à l’eau et disparaissent. La concordance des hauteurs des passages et des pales peut laisser supposer que les chocs mortels sont potentiellement nombreux.

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